Un fusain, une feuille.
Le plaisir qui existe à laisser une trace, une marque, a toujours été présent dans l'esprit humain, depuis l'Art pariétal jusqu'à aujourd'hui.
Ici le trait organique, pulsionnel, se comporte comme un signe plastique et cette accumulation de signes fait sens et forme une image. Il se créé une tension par des traces, ponctuations, frottis, qui renvoient au corps agissant.
Le corps image, représenté mais ouvert, non figé, permet une articulation entre forme et espace, laissant une liberté pour que les signes puissent s’épanouir avec leur vitalité intrinsèque. Ainsi les signes ne sont pas réduits à leur fonction iconique mais gardent leur organicité.

Tout comme le corps vrai est venu s’exposer au regard de l’auteur du dessin, le corps représenté  vient s’exposer au regard du spectateur. L’image du corps observé conserve cette trace du corps représentant qui agit vers la représentation.

« Le dessin prolonge l’acte de la main et avec elle du poignet, de l’avant bras, du regard et finalement du corps tout entier. Contre l’intellectualisation à laquelle on a voulu parfois le réduire, le dessin produit une configuration rythmée du réel naissant du rythme même du corps. » D. ARASSE.